Tram System Workshop and Sheds

Ce projet, par sa taille est un morceau de ville. Il est aussi le terminal d un réseau qui irrigue toute l agglomération. Sa vocation est doublement urbaine. Il faut à la fois tenir une vaste parcelle, et s installer au bord de la Garonne comme une amorce au futur plan urbain du quartier de la Bastide. Du Nord au Sud, un nombre minimal d éléments tracent de grandes lignes sur le site: de grandes vagues de cuivre qui couvrent les halles, des sheds de métal ajouré qui ombrent les voies de remisage, et des alignements d arbres, qui sur les limites de la parcelle, accompagnent la géométrie et forment un filtre avec l espace public. Le plan masse est à l échelle d un paysage qui inclut le futur quartier et le fleuve.
La stratégie de construction est dictée par le minimalisme et la simplicité, tant pour des raisons économiques que pour répondre aux mouvements et à la modernité absolue du matériel roulant. Ici nous cherchons un principe intégré et cohérent qui allie l utilisation de matériaux pérennes à un travail sur la lumière.
La halle des ateliers s abrite sous une couverture en cuivre. Cette couverture est la juxtaposition de vagues de 22m de largeur qui en se décollant les unes par rapport aux autres dégagent des pans vitrés verticaux qui donnent un éclairage zénithal régulièrement réparti.
La conception de cette toiture permet une grande facilité de mise en œuvre et une fiabilité totale quant à son entretien et à sa pérennité. Elle est supportée par une structure en acier galvanisé conçue comme une série de portiques de 30m de portée tous identiques. Les poutres treillis principales sont localisées au point d inflexion des courbes : les portiques sont donc tous de hauteur égale. Les pannes cintrées, toutes identiques également franchissent de portique à portique et donnent la pente à la toiture. Les poteaux d extrémités sont à l extérieur du volume, dégageant complètement la façade intérieure. Une seule file de points d appui intermédiaires divise en deux l espace intérieur, laissant l atelier de maintenance de routine d une part, et l atelier de maintenance lourde d autre part, complètement dégagés de tout point porteur.
Les façades sont soit réalisées en verre armé translucide de type "réglit", soit, lorsqu elles reçoivent des portes industrielles, en béton brut. Dans la journée la halle de maintenance est baignée de lumière naturelle, et de l extérieur on devine l activité qui se déroule à l intérieur. La nuit, les toitures de cuivre semblent portées au-dessus de blocs de lumière, et la présence de l atelier dépôt dans la ville s affirme comme un repère.
La station service et le bâtiment des installations fixes sont réalisés avec des voiles périphériques en béton découpés en fonction des besoins par de larges ouvertures de verre teinté.
L ombrage des voies de remisage se fait par la mise en place de sheds de bacs faisant face au Sud/Sud-Ouest. Les bacs, qui sont perforés, jouent aussi avec la lumière, comme les façades des halles, mais dans un autre registre : celui du mouvement, de l ombre translucide de la lumière changeante.